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Hello, collègue écrivain ! Je suis très heureuse de te présenter le premier épisode de notre saga de l’été collaborative au format livre audio gratuit, écrite par la communauté J’écris un Roman !


Nous avons choisi de te faire vibrer cet été avec une histoire multi-genres, histoire, voyage, imaginaire … qui devrait t’évader même si tu ne pars pas loin ! Et pour te raconter cette histoire en beauté, c’est Margot Dessenne qui a pris le micro pour te raconter le premier épisode de notre saga. Je présenterai cette autrice à la fin de l’épisode, ainsi qu’un petit concours ! Et je te laisse entre les mains de notre héroïne Jane !

Le plus grand livre du monde, épisode 1

3 avril 1899

Une nouvelle tempête a secoué le paquebot pendant plusieurs jours, à un tel point que je ne pouvais prendre ma plume pour écrire. Cela dit, je commence à m’y habituer ! Si l’on m’avait dit, il y a six mois, que je prendrais l’habitude des voyages seule, des tempêtes en mer, je n’y aurais jamais cru ! Ce voyage me surprend chaque jour davantage ! Je n’aurais jamais cru partir aussi loin, de ma famille, de Londres… Et pourtant, me voilà à présent au large de Formose, et je trépigne d’impatience car nous serons bientôt à Hong Kong… 

Elle n’oublierait jamais son arrivée à Hong Kong.

La baie encore plongée dans la nuit, sur laquelle tanguaient des jonques aux voiles rouges, craquant au rythme des flots. Les barques de pêcheurs éparses, les lumières du port et de l’île de Victoria peignant la brume de traînées blanchâtres. Jane inspira l’air iodé et déjà chaud avec délices. Elle avait beau avoir traversé deux océans, son excitation grandissait à chaque nouveau port.

Le port de Victoria bouillonnait d’activités à cette heure matinale. Les harangues des pêcheurs se superposaient au vrombissement des steamers dans une forte odeur de charbon et de poisson.

La jeune femme jeta un œil derrière elle à la recherche de ses malles, mais le capharnaüm de caisses, marchandises et porteurs en costume écru happa son attention. Elle salua l’agent d’un hochement de tête tandis qu’il contrôlait ses papiers.

« Lady Hamilton ?

– C’est moi, répondit-elle machinalement, le regard absorbé par le bureau des agents et l’amoncellement de cartes de l’Asie au mur.

– Arrivée de Yokohama, depuis … il s’interrompit pour parcourir l’enchevêtrement d’inscriptions sur le passeport.

– San Francisco, la ligne trans-pacifique.

– Et vous venez pour ? »

 La fameuse question.

Elle ignorait encore la réponse et marmonna :

« Affaires.

– Bonne journée, my lady ».

 

Elle attendit ses malles quelques minutes en observant les premières lueurs de l’aurore rosir le ciel gris. Des gouttes perlaient à son front. Elle retira sa veste cintrée couleur sable et l’inspecta rapidement, le sourcil froncé. Elle venait de sa boutique préférée à Regent Street, où elle adorait se rendre après un thé à l’Orangerie de Kensington Gardens. Un instant, la nostalgie lui serra le cœur. Londres, les salons de thé bondés, la demeure familiale dans les collines du Surrey, ses frères et sœurs ….

 

Jane fut interrompue dans sa rêverie par l’arrivée de ses malles, portées par de jeunes Hongkongais vêtus de l’uniforme de la compagnie portuaire, arborant fièrement le drapeau du Commonwealth sur leur costume blanc et or.

« Luggage, madam, lança l’un d’eux.

– Merci bien, répondit-elle avant de faire signe aux coolies qui attendaient près de l’entrée avec leurs grands rickshaws.

 « Hotel Hongkong, annonça-t-elle en s’installant sur la banquette.

– Tout de suite, madam. »

 

Elle monta avec prudence sur le siège surélevé tandis qu’un deuxième coolie se chargeait de ses malles. Ils avaient l’air si frêles à côté des rickshaws et de leurs immenses roues ! Mais dès qu’ils commencèrent à trottiner, le véhicule se mit en branle en douceur. Jane se cramponna au siège alors qu’ils cahotaient sur les pavés, et observa les rues. La ville était encore plongée dans la quiétude matinale. Le soleil se levait, réchauffant les façades blanches des bâtiments coloniaux.

Elle arriva à l’hôtel, s’installa dans sa chambre, déballa ses malles, mit de l’ordre dans ses documents de voyage – elle ne pouvait pas garder tous ces plans de Tokyo et de San Francisco, et dut en choisir certains avec un pincement au cœur. Quand onze heures sonnèrent, elle décida qu’elle avait été assez active pour la journée. 

Elle remit de l’ordre dans son chignon, dont quelques mèches rousses s’étaient échappées lors de l’arrivée en bateau, enfila des gants blancs et se munit d’un éventail acheté à Tokyo,  et s’en fut prendre un thé au restaurant de l’hôtel.

 

Devant sa tasse fumante, elle contempla la baie. De petits bateaux à vapeur furetaient entre l’île Victoria où elle se trouvait et Kowloon, en face, sur le continent, qu’on disait beaucoup plus chinoise que Victoria. Les jonques apposaient des taches rouges çà et là comme des coquelicots dans des herbes folles. Le soleil éclaboussait la surface de l’eau de reflets blancs.

 

L’arrivée de son déjeuner l’interrompit dans ses réflexions. Un garçon d’hôtel en costume vert bouteille surgit devant elle pour déposer une assiette énorme garnie de scones et de petits sandwiches. Elle réalisa qu’elle avait une faim de loup et goûta un premier scone, chaud et moelleux.

La moitié de l’assiette fut dévorée avant qu’elle ne se sente rassasiée.

Elle devait trouver le meilleur dim sum de Hong Kong.

Ses longues journées de paquebot lui avaient appris que le dim sum était un salon de thé typique de Hong Kong où se mêlent pâtisseries anglaises et raviolis vapeur chinois salés ou sucrés, à déguster à l’heure du thé. Passionnée de cuisine et de pâtisserie, Jane se réjouissait de découvrir cette spécialité. Mais comment pourrait-elle trouver le meilleur de la ville ? Son fidèle guide de Hong Kong n’en faisait nulle mention. Il fallait bien qu’elle creuse le mystère pour découvrir la raison de sa présence ici, et elle en avait conclu que la meilleure solution était de tous les tester.

 

 

La vie de Jane à Hong Kong prit vite des allures de mécanique bien huilée.

Elle prenait son petit-déjeuner à l’hôtel, puis sortait se promener dans la ville avant que la chaleur ne devienne trop suffocante. Elle aimait beaucoup remonter Queens Road en direction du Victoria Peak, qui surplombait l’île de toute sa hauteur. Dès les premières heures du jour, elle s’animait d’une foule hétéroclite de commerçants, de pêcheurs, de marins et d’hommes d’affaires, dans un tumulte de rickshaws, de cris et d’odeurs de nourriture.  

L’après-midi, elle s’attablait dans des restaurants locaux à la recherche de dim sum. Les saveurs chinoises n’avaient pas tardé à charmer ses papilles. Elle en profitait pour écrire, sur ses impressions, sur Hong Kong, les mets qu’elle testait – bien qu’elle n’en connaisse jamais le nom, ou ses réflexions quant à son mystérieux voyage. Le tout sous l’œil inquiet des locaux qui n’avaient pas l’habitude de croiser des étrangères seules.

Sur Queens Road, elle croisait parfois Emily et Grace, qu’elle avait rencontrées à l’hôtel Hongkong.

Toutes deux séjournaient sur l’île quelques semaines pendant que leurs maris y faisaient affaire. Jane avait tout de suite apprécié Emily, qui avait beaucoup voyagé car son mari travaillait pour la Hong Kong – Shanghai Banking Corporation. Il était chargé des accords locaux dans différents endroits du Commonwealth, entre l’Afrique, l’Inde et l’Angleterre.

Quand Emily avait cité les différents comptoirs commerciaux qu’elle avait visités, Jane avait écarquillé les yeux. Elle lui avait confié que tous ces voyages, ces pays à chaleur tropicale, ces trajets en bateau étaient nouveaux pour elle, mais sans insister sur les détails. Elle n’avait pas envie de paraître trop fantasque.

Ce jour-là, Jane souhaitait emprunter le Peak Tram, le funiculaire escaladant le Victoria Peak. Emily avait assuré que la vue était magnifique ! Elle flâna sur Gloucester Road, qui longeait la mer. Barbiers, tailleurs anglais, échoppes chinoises, salons de thé, bouillonnaient déjà d’activité. Jane s’assit sur un banc pour reprendre son souffle, avec l’impression étrange qu’on l’observait. Elle regarda autour d’elle, mais la foule n’indiquait rien de particulier.

 

La lumière du soleil chauffait déjà son costume marron et elle remonta ses manches pour se rafraîchir un peu.

Elle remonta la rue du côté ombragé et finit par arriver à la gare du tram, dont les rails grimpaient la montagne presqu’à la verticale ! 

Jane acheta son billet, non sans remarquer qu’elle allait bientôt être à court de monnaie. Elle se promit de passer à la banque le lendemain encaisser son dernier chèque, celui qui avait accompagné la missive des dim sum. Elle s’assit sur le seul banc de la gare qui n’était pas en plein soleil et guetta le tram.

Soudain, un jeune homme s’assit à côté d’elle. Il respectait une certaine distance de discrétion, mais elle constata qu’il y avait d’autres bancs vides tout proches.

 « Belle journée pour un pique-nique, vous ne trouvez pas ? »

 

Elle tourna la tête dans sa direction. Il lui évoquait un jeune lord londonien, tiré à quatre épingles, portant chapeau et canne, ainsi qu’une fine moustache qui rebiquait le long de ses joues. Sa peau était très pâle. Elle décida qu’il n’y avait pas de risque à discuter avec lui, malgré son mépris des convenances.

« Il fait bien chaud, en effet, répondit Jane d’un ton prudent.

« Je ne me suis pas présenté, déclara le jeune homme d’un ton plus pompeux, comme si la réponse de la lady lui avait donné confiance. Edward Banks. Je viens de Canterbury. »

Ainsi, elle s’était trompée sur son compte, ce n’était pas un lord malgré les apparences. Son malaise grandit, mais elle répondit :

« Jane Hamilton. Vous êtes ici pour affaires ?

– Et bien, oui, en quelque sorte, fut sa réponse, plutôt surprenante. Que pensez-vous de la Chi… Hong Kong ? »

Cette question la prit au dépourvu.

Elle songea qu’il évitait certainement de lui demander si elle était mariée, et ce que son mari faisait à Hong Kong. Toutefois, il s’exprimait de manière très directe, qui contrastait avec son style de gentleman guindé.  

« Je … je suis arrivée la semaine dernière. Je trouve l’atmosphère de la ville unique, un mélange des cultures anglaise et chinoise, c’est très intéressant.

Il acquiesça avec un sourire, comme s’il avait déjà entendu dix personnes prononcer ces mots à propos de Hong Kong.

Elle sentit alors qu’elle pouvait évoquer le motif de sa visite. Peut-être pourrait-il l’aider !

 « Je suis passionnée de cuisine et de pâtisserie, je passe mon temps dans les maisons de thé.

– Vraiment ? C’est intéressant comme voyage ! » s’exclama Edward.

Il avait sans doute deviné qu’elle n’était pas mariée, ce qui restreignait fortement les hypothèses sur ses activités sur place. Errer sans but à l’autre bout du monde n’était pas vraiment convenable pour une jeune Lady comme elle.

« Dans ce cas, se reprit le gentleman, permettez-moi de vous conseiller de vous rendre à Macao. »

Décidément, son nouvel ami était plein de surprises.

 » Vous adoreriez la cuisine portugaise avec une touche Chinoise, ajouta-t-il.

– Oh, laissa échapper Jane, ne sachant que répondre. Merci pour votre conseil, ajouta-t-elle.

 – No worries. »

Jane fronça les sourcils. Edward avait un parler très étrange, il devait être parti depuis bien longtemps d’Angleterre. 

Un grincement interrompit ses réflexions. Le tram ! Il s’approchait de la station, si incliné que l’estomac de Jane se noua. Serait-il assez puissant pour les hisser en haut du Peak ?

Elle entra dans le tram et s’assit sur une banquette en bois. Edward s’approcha d’elle à nouveau.

“Si vous permettez, voici ma carte, dit-il tout en lui tendant un petit carton sorti de sa poche. Si vous souhaitez vous rendre à Macao, je serais ravi de vous servir de guide. Je séjourne à Yellow Mansion, sur Gloucester Road, » conclut-il tout en scrutant la jeune fille pour étudier sa réaction.

Jane, muette de surprise devant son mépris total des convenances, hocha la tête et saisit la carte. Se rendre avec lui à Macao lui paraissait bien aventureux !

« Très bien, je vous remercie. Je vous souhaite une bonne journée.

– De même », lança-t-il en portant la main à son chapeau, découvrant un épais bracelet argenté, avant de gagner le fond du train.

Jane n’avait jamais vu ce type de bracelet : venait-il d’une destination lointaine ? Edward était décidément un personnage intrigant… 

Son esprit vagabondait encore lorsque le tram se mit en branle et partit à l’assaut du Peak. Le cœur de Jane accéléra sa cadence alors qu’ils gagnaient de la hauteur. Elle se tortilla pour voir le paysage, et choisit finalement de changer de siège pour être mieux placée. Une banquette jouxtait l’une des portes du tram, et elle s’en approcha prudemment.

Soudain, quelque chose la poussa. Comme au ralenti, elle perdit l’équilibre et vacilla vers la porte, se rapprochant dangereusement du bord… Elle allait tomber !

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Margot Dessenne

Margot Dessenne est autrice et également très active sur Instagram où elle donne des conseils d’écriture aux jeunes auteurs, partage l’écriture de sa saga de science-fiction, et son projet d’application de suivi d’écriture appelé Wricker.

Tu peux la retrouver ici :

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