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Ecouter l’épisode : Publier une trilogie fantasy après 53 refus

Ingrid : [00:00:57] Hello Aline, bienvenue au Café des auteurs !

Aline : [00:01:04] Et bonjour Ingrid !

Ingrid : [00:01:10] Est-ce que tu pourrais nous dire en quelques mots qui tu es ? Et ce que tu écris, ce que tu publies ?

Aline : [00:01:40] Alors, Aline Maurice, J’habite en région lyonnaise, je suis venue assez tardivement à l’écriture. Avant, j’étais photographe, en région parisienne, et quand je suis arrivée vers Lyon, j’ai eu un déclic pour l’écriture. Soudain, tardivement, je dois dire, j’avais 39 ans. Là, j’en ai 49 ! C’était il y a une dizaine d’années et tout à coup le monde de l’écriture s’est révélé à moi et je me suis lancée dans mon premier roman. Voilà donc depuis, j’ai une trilogie qui s’appelle Forestelle et qui est éditée chez Au Loup Editions, une petite maison d’édition fort sympathique qui propose de jolies choses. C’est de la fantasy, plus exactement de la low fantasy.

Ingrid : [00:04:11] Une petite explication pour les personnes qui ne connaîtraient pas ?

Aline : [00:04:21] C’est quand on part du monde réel, de la Terre, par exemple, et qu’on bascule dans un autre monde. Donc, on a les deux mondes un peu en parallèle. Un peu comme dans Narnia, si tu veux.

Ingrid : [00:04:40] Justement à ce sujet, quels auteurs t’inspirent ? Ou ont inspiré Forestelle ?

Aline : [00:04:57] Alors, en fait, j’aime bien lire de la fantasy, j’avoue. Par exemple, chez George R. R Martin, Le Trône de fer. Ce que j’ai adoré, c’est le fait de placer un personnage par chapitre. J’ai adoré cette façon d’écrire et ça m’a vraiment donné envie de faire pareil pour Forestelle. Je me suis dit : Chaque chapitre sera un personnage – point de vue différent, et on va progresser dans l’histoire comme cela. J’adore cette façon de narrer l’histoire, si tu veux. Donc ça m’avait beaucoup plu et je m’en suis un peu inspirée, j’avoue. J’aime beaucoup David Eddings, qui a fait la Belgariade, la Mallorée. Tout ça, ça, j’ai bien aimé parce que je trouve qu’il y a de vrais liens entre ces personnages et la quête, le voyage, tout ça. Et puis, des petites pointes d’humour aussi qu’il y a dans ce texte. Et j’avais aussi. J’aime beaucoup aussi Guy Gavriel Kay avec La tapisserie de Fionavar, qui est Canadien. Et alors là, c’est aussi un roman choral avec des personnages, des destins croisés. J’aime bien ce procédé. Un peu comme dans Le Trône de fer aussi. J’adore les romans comme ça, je dois dire. Et puis, pour citer aussi JK Rowling quand même. Parce que ce que j’ai adoré chez elle, c’est l’intelligence du récit, le fait qu’elle a planté des graines tout au long de ses tomes, et ça prend sens au fur et à mesure. Dans le tome 3, on se rendra compte que dans le tome 1 et 2, il y avait ça et ce n’était pas innocent. Et dans le tome 7, on a le grand puzzle final. J’ai beaucoup aimé avoir tous les toutes les clés du récit.

Aline : [00:09:35] Et donc, dans Forestelle, j’ai un peu essayé de faire ça avec mon tome 3. J’ai planté des petites graines en amont, dans les tomes 1 et 2, et dans le 3 on comprend des choses après coup, on a toutes les pièces du puzzle.

Ingrid : [00:10:12] Et du coup, à partir de ces auteurs-là, tu t’es dit : ça y est, maintenant, moi aussi je vais écrire. Comment ça s’est passé ?

Aline : [00:10:31] Ce n’est pas en lisant ces auteurs que je me suis tout de suite mise à écrire, j’ai vraiment eu un déclic, du jour au lendemain. C’est une anecdote que je raconte de temps en temps, je dois dire. Mais c’est vrai, j’ai eu une discussion avec mon fils qui avait 8 ans à l’époque. Et il lisait Harry Potter, justement, et je lui dis : Je trouve ça super sympa d’inventer un monde, des personnages, une intrigue. On doit s’éclater à faire ça. Et puis il me regarde comme ça du haut de ses 8 ans, et il me dit : Bah oui, pourquoi tu le fais pas ? Et là, le déclic, je me suis dit oui, mais pourquoi je ne le fais pas ? C’est vrai, il n’y a rien qui m’empêche de le faire. À l’époque, j’avais du temps, j’avais envie et tout à coup, en fait, ça s’est ouvert à moi. L’heure d’après cette discussion, l’idée s’est imposée à moi. Je vais raconter l’histoire d’une mère et d’une fille séparée entre deux mondes, la Terre, et un monde très forestier, de grandes forêts partout, à la fois beau et dangereux. Et les deux vont être séparés à cause d’un manteau et un peu par accident. L’ado va partir ailleurs. Et en fait, une heure après, j’écrivais les premières phrases de Forestelle. Mais c’est assez incroyable. C’est comme si l’histoire était cachée en moi et tout d’un coup, est sortie avec une petite phrase déclic avec mon fils. « Ben oui, pourquoi tu le fais pas ? » Et voilà. Et je me suis autorisée à le faire, en fait. Donc, au début, si tu veux, je me suis dit : on va écrire les trois premiers chapitres. Je me doutais que d’écrire un roman entier, c’était très long, ça prenait beaucoup de temps, beaucoup d’énergie. Donc je me suis dit : on va écrire les trois premiers chapitres. Et puis, on va les faire lire autour de moi. Voilà donc en fait, j’ai écrit ces 3 premiers chapitres, j’avais les idées pour, et je les ai envoyés à des amis, la famille très proche. Il devait y avoir 6/7 lecteurs et lectrices à l’époque, et je leur ai dit : soyez francs, si c’est vraiment nul, vous me le dites, j’arrête là ! Je ne vais pas perdre mon temps à écrire un roman entier qui ne va pas intéresser les gens. Et en fait, ils m’ont tous dit : « non mais on veut la suite des trois premiers chapitres ! Bon, certes, il faut retravailler. Mais on veut la suite ! Ça donne sur quoi ? » Et donc là, au fur et à mesure, j’ai écrit six autres chapitres, je les leur ai envoyés… J’ai écrit un peu « portes ouvertes » avec eux en leur envoyant les chapitres au fur et à mesure, et je voyais que ça accrochait en face et je pense que j’avais besoin de ça. J’avais besoin d’une interaction comme ça, et donc je suis arrivée au bout du roman en mode un peu architecte. À un moment, quand même, j’ai fait un plan jusqu’à la fin. Et puis voilà, j’avais fini le premier jet. Et parce que je pensais que c’était un livre unitaire au départ, je me suis pas dit « je vais écrire une trilogie » tout de suite. C’était un roman unique au début.

Ingrid : [00:14:54] Comment es-tu venue à la trilogie ?

Aline : [00:14:59] Eh bien, déjà, les personnages avaient encore des choses à dire. Clairement, l’univers ne demandait qu’à être développé. Au fur et à mesure que j’écrivais, je jetais des idées dans une petite pochette, sur des petits papiers, et donc ça se remplissait. J’avais des idées qui venaient en plus, mais qui n’étaient pas pour cette histoire-là. C’était pour développer un peu plus tard. Et donc je pense que je me suis pris d’affection pour les personnages. Ils m’ont parlé et j’avais envie de poursuivre avec eux, de développer leur histoire. Donc, le tome 2, deux ans plus tard. C’est pour ça que le tome 1 est vraiment considéré comme un roman unitaire. Il peut être lu tout seul. Les tomes 2 et 3 sont beaucoup plus liés entre eux au niveau de l’intrigue. Par contre, toutes les petites idées que j’avais mises de côté ont fleuri. Ce sont des graines qui ont poussé, fleuri, et après, j’ai décidé de partir sur une trilogie. J’ai commencé à écrire le tome 2 avant de trouver un éditeur pour le 1. Parce ça m’éclatait tellement à écrire ! Je me suis tellement amusée à écrire ces trois tomes que la passion était là et c’est devenu une trilogie.

Ingrid : [00:16:36] Ce que je trouve fantastique quand tu en parles, c’est qu’on a l’impression que ce n’est pas toi qui écrivais, vraiment, tu nous dis : « les personnages avaient des choses à dire », « L’idée m’est tombée dessus » et je crois que cela signifie que tu avais toutes ces idées-là en toi et que quand tu nous dis « les personnages », en fait, tu dis « mon imagination ». Mais pour toi, c’était le personnage !

Aline : [00:16:56] C’est clair. Je crois que mes personnages sont tellement vivants en moi que oui, ils demandaient ça : en dire plus, me prendre par la main ! Mais par contre, c’est beaucoup de travail et je dois dire que je me suis posée vraiment de nombreuses fois. Je t’ai dit que j’étais architecte. C’est vrai que je travaille avec un plan. Je sais où je vais à chaque chapitre, j’ai mes scènes, mais ça demandait qu’à être développé. Il y avait matière : par exemple, tout ce qui est magique. Je n’en ai pas trop parlé dans le tome 1 et j’ai vraiment développé dans le tome 2 et 3 tout le côté de la magie.

Ingrid : [00:17:42] Alors, juste faire une petite parenthèse pour les personnes qui peut être nous écoutent et ne savent pas ce qu’on entend par architecte. C’est vraiment un « cliché » pour dire : j’ai besoin de préparer des choses. Bon, c’est un peu plus compliqué que ça, mais en tout cas, Aline, là, ce que tu nous dis, c’est : J’avais besoin de préparer les scènes, les chapitres, etc. Ça ne veut pas forcément dire que tout le monde doit le faire. Ça dépend surtout de la méthode qui nous convient.

Aline : [00:18:12] Il y a des petites choses que je me laisse jardiner. Par exemple, les histoires d’amour, enfin, les liens entre les personnages un peu amoureux. Je les laisse un peu se débrouiller entre eux. Et ça, je planifie moins. Ça vient au fil de l’écriture.

Ingrid : [00:18:33] Et c’est ça ce que j’aime bien aussi, parce qu’on voit aussi tout le temps que tu as mis et le cœur que tu as mis. Et finalement, quand tu « travailles » bien et que tu es passionné par le sujet, tu vis avec tes personnages et ils vont encore développer d’autres choses. Parce que tu as mis tout ce que tu pouvais pour que ça se développe tout seul, comme si tu avais mis la terre, bien arrosé tous les jours, et forcément, eu de belles plantes !

Aline : [00:19:05] Après, c’est du travail. En tout, du début de l’écriture à la fin du troisième tome publié, il s’est passé huit ans et demi. Tu imagines 8 ans et demi ? C’est une trilogie, certes, mais si on m’avait dit que ça durerait autant de temps, mais je ne me serais pas lancée. C’est dingue, mais en fait, c’est la passion qui m’a animée tout ce temps-là. Et le fait de m’amuser vraiment à écrire, à corriger, le plaisir, il est dans le cheminement aussi. Il n’est pas dans l’aboutissement. La publication, c’est la cerise sur le gâteau, mais il faut prendre plaisir à chaque étape du processus. Je pense que le premier jet est clairement un moment où on s’amuse beaucoup, on prend énormément de plaisir, mais les corrections aussi. Moi, j’aime beaucoup corriger. J’avoue que je prends plaisir à revenir plusieurs fois sur mon texte. À mettre les mains dans le cambouis, à malaxer le texte parce qu’il faut aller en profondeur dans les corrections. Il ne faut pas corriger de façon superficielle, uniquement la forme. Non, il y a plein d’autres choses à corriger pour écrire un roman qui marche. Donc, plusieurs fois, je suis revenue sur mes textes et à chaque fois, je voyais le texte qui s’améliorait, qui gagnait en qualité, en maturité. C’était motivant de voir le texte s’améliorer à chaque fois.

Ingrid : [00:20:44] Pour les auteurs que j’accompagne, la phase des corrections est souvent difficile. Et j’aime bien ce que tu dis, c’est-à-dire que oui, ce n’est pas effectivement très facile et on n’a pas l’énergie du premier jet qui s’écrit petit à petit. Mais on visualise de plus en plus à quoi ça ressemblera le résultat final, ça, c’est fou.

Aline : [00:21:07] Clairement, c’est comme si on faisait de la dentelle avec son texte. Ou à l’image du bijou qu’on façonne. Au début, on a une pierre un peu un peu brute. Et puis, au fur et à mesure, on la taille, on la cisèle, on la grave et à la fin, c’est un beau bijou qui est prêt à vivre sa vie. Donc, il ne faut pas avoir peur des corrections. Justement, c’est vraiment un moyen d’avoir un texte abouti, satisfaisant. Mon premier jet du tome 1 piquait les yeux ! En fait, la version qui est publiée sur le tome 1, c’est une version 8. Donc, si tu veux, je suis arrivée à l’éditeur avec une version 7 et on a fait les corrections éditoriales qui étaient assez légères sur le 1 parce qu’il était déjà très bien calé. Donc c’est une version 8 qui a été publiée ! Le tome 2, j’ai gagné deux versions de corrections, donc je me suis améliorée. C’est une version 6. Et le tome 3, encore deux versions de gagnées ! C’est une version 4 qui est publiée. Donc, j’ai vraiment que j’ai engrangé de l’expérience et qu’au fur et à mesure, j’ai gagné deux versions à chaque tome de corrections.

Ingrid : [00:22:32] C’est très précieux ce que tu dis là pour les auteurs en herbe, c’est vrai qu’on a souvent l’impression que c’est long comme processus, c’est pénible, etc. Mais on voit aussi que c’est spectaculaire ! Quand on commence vraiment à « travailler » on ne peut que s’améliorer, on ne peut que progresser !

Aline : [00:22:55] Il y a aussi la qualité du premier jet qui s’améliore, ça, je l’ai vraiment ressenti. Au tome 3, j’ai écrit un premier jet qui était qui était vraiment l’équivalent d’une version 4 de mon tome 1, donc avec toute l’expérience que j’ai accumulée au fil des premiers jets et des corrections, j’ai un premier jet sur le tome 3 qui est sorti vraiment facilement. C’était fluide, déjà de très bonne qualité. Ce n’est pas pour me lancer des fleurs, mais je pense que quand ça fait six ans que tu écris, ton tome 1 est de bien meilleure qualité qu’à tes débuts.

Ingrid : [00:23:38] Tout ce que tu as fait t’a menée là et aidée, même les lignes que tu n’as pas gardées ! Ce n’est pas parce que cette ligne-là n’est pas terrible qu’elle ne fait pas partie du processus pour s’améliorer et pour écrire de manière beaucoup plus fluide. Comme toi, tu l’a montré.

Aline : [00:24:07] Oui, c’est un peu des strates qui se superposent. Et puis, au fur et à mesure qu’on avance, on gagne vraiment en expérience. Tu apprends de tes erreurs, aussi. J’ai fait des erreurs sur mon premier tome. D’où les huit corrections pour rattraper les erreurs de débutante que j’avais faites au début.

Ingrid : [00:24:23] Tu en aurais une à nous partager ?

Aline : [00:24:27] Ah oui, par exemple, ma plus grosse erreur, je dois dire, c’est que je ne mettais pas assez de dialogues. J’avais beaucoup de discours rapporté, donc à un moment, j’ai appris au milieu de mes corrections ce que c’était, un discours rapporté, et que mon livre était truffé de ça et je manquais cruellement de dialogues. Donc, ce n’était pas assez vivant. Et puis des longueurs, des redondances… J’étais spécialiste pour dire 3 fois les choses. Mais non, le lecteur comprend à la première fois, pas besoin de lui dire 3 fois les choses !

Ingrid : [00:25:24] C’est très intéressant que tu nous partages ça, parce que ça montre aussi qu’on va tous faire ce genre d’erreurs. Dans notre premier roman, même le deuxième, ça peut encore arriver et ce n’est pas grave puisqu’un livre, c’est un document Word où on va effacer ce qui ne va pas. On va s’entraîner, on va corriger comme tu l’as fait, peut-être pas huit fois ! C’est pas grave si l’intérêt, c’est de publier son livre derrière et d’en être fier.

Aline : [00:26:38] Je vous souhaite d’être plus efficace que moi et de ne pas faire 8 versions. Ce qui est le plus difficile, je trouve, c’est le premier chapitre. Mon premier chapitre du tome 1, je l’ai retravaillé je ne sais pas combien de fois et je ne suis pas la seule. En parlant avec d’autres d’autres auteurs, on se rend compte que l’amorce du texte est très importante et ce n’est pas du tout évident à bien doser. Donc, c’est vraiment un élément qu’on retravaille plusieurs fois. Peut être que c’est le premier chapitre qui va être le plus retravaillé, finalement.

Ingrid : [00:27:48] On parle beaucoup d’écriture, mais moi, ce que j’aimerais bien aborder avec toi, c’est l’édition de cette fameuse trilogie. Notamment je sais que tu as reçu de nombreux refus pour ta trilogie, mais que tu as fini par la publier.

Aline : [00:28:45] Alors, ce tome 1, à ma version 4, j’avais décidé de l’envoyer aux éditeurs. J’étais arrivée au bout de ce que je pouvais travailler toute seule. Avec mes amis qui me faisaient des retours, ils m’ont d’ailleurs beaucoup aidé au début. Mais ce n’était pas des retours très, très fournis non plus. J’étais arrivée quand même à une version 4 dont j’étais satisfaite à l’époque et que j’avais décidé d’envoyer aux éditeurs. Donc là, j’ai reçu 33 refus sur cette version 4. Alors, j’avais décidé d’envoyer par vagues. Donc j’ai fait trois vagues d’envoi. C’était très calculé, mon histoire. Donc déjà les grosses maisons d’édition, celles qui font rêver. J’ai attendu. J’ai eu des refus. Je me suis dit allez, on passe aux moyennes maisons d’édition qui me faut aussi un petit peu rêver. Et de fil en aiguille, 3e vague, petites maisons d’édition plus confidentielles. Mais je voulais vraiment que mon texte soit édité. Tout ce travail que j’avais fait en amont, j’avais envie qu’il soit un peu récompensé. Puis j’avais envie de faire lire, de partager cette histoire. Donc, j’y croyais quand même. J’y croyais même à chaque refus. J’ai eu beaucoup de refus, « ne correspond pas à notre ligne éditoriale ». C’est le classique. Et puis, je me suis pas découragée. J’y croyais toujours. Au bout de 33 refus, je n’avais quand même plus trop de maisons à qui envoyer. Je me suis dit : comment je peux encore améliorer mon texte ? Là, je suis bloquée. Je suis arrivée au bout de ce que je pouvais faire moi-même. J’ai envoyé, ça n’a pas marché. Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Et donc là, j’ai commencé à traîner sur Internet et à regarder du côté des forums d’écriture. Et donc, je suis tombé sur des forums de bêta lecture. Donc j’ai appris ce terme à ce moment-là et je me suis rendu compte que ce que je faisais un peu avec mes proches, ma famille, c’était un peu de la bêta lecture finalement, c’est-à-dire proposer mon texte pour avoir un retour constructif de la part d’un lecteur. Voilà donc à ce moment-là, je me suis lancée sur un forum où je me suis inscrite et et de fil en aiguille, j’ai proposé des petits extraits à bêta lire à d’autres auteurs que je ne connaissais pas du tout. Mais il y avait une bonne ambiance sur ce forum. C’était bienveillant, c’était constructif, c’était sympathique. Et de fil en aiguille, j’ai travaillé cinq extraits de mon tome 1 et ensuite le roman entier. C’était très complet en fait, et c’est là où je me suis rendu compte du coup du discours rapporté, pas assez de dialogues… En fait, ils m’ont permis de prendre du recul sur ce texte. Et puis d’apprendre aussi parce qu’en fait, j’ai appris à ce moment-là des techniques d’écriture que je ne connaissais pas vraiment, que je maniais de façon plus ou moins instinctive, on va dire. Et donc là, j’ai appris cette notion du show don’t tell. J’ai appris la tension narrative : comment mettre de la tension dans un texte, comment travailler les personnages, la voix de chaque personnage, la caractérisation, l’univers. Il y avait plein de choses à travailler et j’ai un peu pris cette période-là comme une grosse période d’apprentissage. En fait, je pensais savoir plein de choses avec ma version 4, mais pas du tout. J’étais au début du chemin encore et donc là, j’ai appris, et j’ai aussi lu des livres genre de Yves Lavandier, entre autres, Construire un récit qui m’a beaucoup aidée. Il mettait des mots sur des notions que je maniais de façon complètement instinctive. Et et donc ça, ça m’a bien parlé.

Ingrid : [00:33:41] Là, du coup, on arrive à l’envoi à d’autres éditeurs.

Aline : [00:33:48] Donc voilà, au bout de plusieurs versions de corrections à nouveau, j’arrive avec ma version 7, dont j’étais bien contente pour le coup. Le roman avait beaucoup évolué. Bon, je partais de loin. Mais le roman était bien calé ! Et là, je me suis dit : je renvoie à nouveau. Alors, j’ai fait une sélection plus restrictive et en l’occurrence, on m’avait parlé de Au Loup Editions, une petite maison qui était en progression, on va dire, et qui, justement, ouvrait une collection pour young adult – adultes, qui ouvrait à ce moment-là et en fait Forestelle a été le premier titre de la collection. Donc vraiment, je suis bien tombée. Enfin, je ne le savais pas avant d’envoyer, mais je l’ai su après coup. Et là, en fait, c’était le vingtième refus et il y a eu ce « oui » qui est arrivé soudain. Et là, c’était la joie. Un des plus beaux jours de ma vie, on peut le dire. Parce qu’après tant d’années d’attente et de travail, de persévérance, le « oui » est tombé. Et en plus, ça s’est très bien passé, c’est-à-dire que j’ai tout de suite eu un très bon contact avec l’éditrice, eu un bon feeling.

Aline : [00:35:29] On s’est parlé au téléphone, elle a pris le temps de me de me dire plein de choses. J’ai pu négocier mon contrat aussi. Ça, c’était vraiment vraiment important pour moi. Il y avait certains points que j’avais envie de mettre à plat et de ne pas signer n’importe quoi. Donc voilà, ça s’est fait de façon naturelle. J’avais dit que j’écrivais le tome 2. Et donc, elle m’a proposé d’envoyer un synopsis du tome 2 et 3 pour savoir vers quoi j’allais au niveau de l’intrigue. Alors, tome 2, j’avais mon intrigue, tome 3, c’était un peu plus vague, mais bon. En fait, elle a eu un coup de cœur. Elle a vraiment aimé. Elle a beaucoup aimé le tome 1 et pour les autres, la direction lui convenait. Donc elle m’a dit : on signe la trilogie, on ne signe pas tome par tome, en signe les trois d’un coup comme ça, c’est fait. Et donc, moi, j’étais ravie, sur mon petit nuage. J’ai édité une trilogie pour commencer. Mais après, quand même 53 refus.

Ingrid : [00:36:43] C’est ce que je voulais redire avec toi. 53 refus ! Qu’est-ce que tu t’es dit au cinquantième ?

Aline : [00:36:55] C’était dur à la fin avant d’avoir le « oui » ! Il y a eu de gros moments de découragement, je dois dire, c’était compliqué. À chaque non qui arrivait, à chaque refus, c’était de plus en plus dur parce qu’en fait, les chances se rétrécissaient. J’avais de moins en moins de maisons d’édition qui pouvaient me dire oui, donc j’étais un peu stressée et un peu découragée. Mais j’ai eu pas mal de soutien, d’amis d’écriture. Ça, c’était vraiment important. Et puis après, le « oui » est arrivé assez vite, en fait. À partir du moment où je l’ai envoyé, trois semaines après, l’éditrice m’a contactée pour me dire que ça lui plaisait.

Ingrid : [00:37:52] Combien de temps a duré cette deuxième phase de soumissions ?

Aline : [00:37:58] Je ne sais plus trop combien de temps, quelques mois, quand même. J’avais aussi fonctionné par vagues, en priorisant certaines maisons. En plus, il y en avait une qui me faisait un peu mariner et qui ne me donnait pas sa réponse. J’y croyais à cette maison et en fait, ça ne s’est pas fait. Et donc j’avais un peu tardé à poursuivre mes envois.

Ingrid : [00:38:32] C’est fou de se dire que tu as attendu aussi longtemps, etc. et eu 53 refus pour au final, signer. C’est très inspirant. C’est un modèle de persévérance !

Aline : [00:38:54] Ha oui, alors, ce sont de sacrés rebondissements. Je dois dire que les états d’âme et les émotions passent par des hauts et des bas. Le moral est parfois très haut ou parfois très bas. Donc, c’est un peu les montagnes russes. Mais voilà, il y a eu la récompense à la fin et donc ça, c’était vraiment vraiment génial. Oui, oui, il faut s’accrocher !

Ingrid : [00:39:17] Et au niveau d’ailleurs plus théorique, on dit souvent que c’est difficile d’être publié pour déjà son premier roman. Et en plus, pour une trilogie, c’est censé être beaucoup plus rare. Ce n’est pas si vrai. Parce que je te connais, toi, mais il y en a d’autres comme Cindy Van Wilder qui est intervenu.e dans l’épisode 19. En fait, c’est pas forcément vrai : l’éditeur, à mon avis, peut avoir le coup de cœur comme ça a été le cas pour toi.

Aline : [00:40:02] Oui, je pense que oui. Je pense que si l’éditeur a le coup de cœur, il ne vous laisse pas passer et il ne laisse pas passer la chance. Après, il y a des trilogies très différentes. Le premier tome de Forestelle peut se lire tout seul et les gens peuvent découvrir déjà le premier livre. Donc à la rigueur, ça aurait pu être vraiment un unitaire. Et après, il y a des trilogies où le tome 1 finit en cliffhanger. Donc tu es obligé de lire la suite. Mais bon, je pense vraiment que la clé, c’est d’arriver au bon moment chez l’éditeur. Par exemple, pour moi, il ouvrait une collection. Et puis après, c’est une histoire aussi d’atomes crochus. Il faut bien que ça colle avec l’éditrice ou l’éditeur. Ça, c’est important aussi. Si on sent moyennement les choses, je dirais qu’il ne faut pas signer n’importe quoi non plus. Même si c’est un peu le rêve de chacun d’éditer son roman. Il ne faut pas le faire à n’importe quel prix, quand même.

Ingrid : [00:41:10] Merci pour ce rappel, c’est clairement vrai et d’ailleurs, je renverrai dans les notes du podcast à l’épisode 6 où une juriste nous donne des conseils pour éviter de signer justement un contrat qui ne soit pas terrible pour l’auteur. Moi, j’ai une question un peu plus « techniques d’écriture ». Dans la trilogie, on a le point de vue de la mère et de la fille. Est-ce que c’est du style jeunesse, d’après toi ? Et comment tu as alterné ces points de vue ?

Aline : [00:41:42] Alors pour moi, je n’ai pas eu l’impression d’écrire un roman jeunesse. On dit souvent « trilogie jeunesse » parce qu’au Loup Edition est plutôt une maison d’édition jeunesse. Mais comme je te disais, je suis dans la collection Young adult, adultes ou grands ados, on va dire. Et quand j’ai écrit pour moi, j’écrivais à un public très large. Je n’écrivais pas pour une cible, par exemple pour les 15 18 ans. Non, pas du tout, parce que dans mon livre, j’ai des personnages d’âges très différents. En effet, j’ai deux points de vue, celui de l’adolescente Coline et de sa mère Karen. Et donc, au début du roman, on alterne les points de vue, les chapitres. Donc l’idée, c’était de se mettre dans la peau d’une adolescente quand j’étais avec Coline, et de basculer dans la peau de la mère sur les chapitres avec Karen. Donc, c’est un peu comme au théâtre. Finalement, tu endosses un costume, tu te mets dans la peau du personnage par rapport à sa voix. Il y a toutes les histoires de caractérisation du personnage, etc. Mais au-delà de ça, il faut vraiment se mettre dans la peau du personnage. Et Coline, mon ado, elle parle d’une certaine façon, elle pense d’une certaine façon. Elle fait les choses d’une certaine façon. Et la mère, elle est différente. La mère, elle, a trente ans de plus. Donc moi, je suis peut-être plus proche du personnage de Karen, c’est sûr, en tant qu’adulte romancière. Mais du coup, c’était un vrai jeu de se glisser dans la peau du personnage de l’adolescente avec sa façon de s’exprimer, de penser, et de basculer sur la mère. Et en plus de ça, j’ai deux autres personnages-points de vue, c’est-à-dire que dans le tome 1, il n’y a pas que la mère et la fille. Il y a quatre personnages points de vue. Donc, en plus, j’ai un ado un peu plus âgé, qui a 15 ans. Esteban. Il fallait aussi se mettre dans la peau d’un garçon adolescent qui est un peu cool, on va dire, plus que Coline, en fait. Voilà, donc, je ne les traitais pas de la même façon. Et là où je me suis quand même le plus amusée, c’est avec mon méchant en devenir. Donc, au début, il arrive au chapitre 7. C’est un personnage tout à fait normal et qui, qui va basculer sur la mauvaise pente, inexorablement. Et lui, je l’ai traité sous forme de journal personnel. Donc c’était une petite difficulté en plus. Mais ça m’a amusé de voir l’antagoniste principal de la trilogie, de voir son début d’homme assez normal, on va dire, et il va vraiment basculer au fur et à mesure. Et donc, lui, on le voit sous forme de journal personnel, avec le « je » comme un journal intime. J’ai dû me mettre dans la peau d’un méchant. Il vire salement, on va dire. Et là, c’était vraiment génial à écrire. J’ai adoré.

Ingrid : [00:45:03] Quand je t’entends raconter ça, c’est très drôle parce que j’ai l’impression que le critère pour savoir si ça allait marcher ou pas, c’était « Est-ce que je m’amuse à le faire ? »

Aline : [00:45:22] Mais oui, toujours. Si ça ne t’amuse pas à le faire, ça se ressent dans le texte. Si, tu ne t’amuses pas à écrire, si tu prends pas plaisir ou si tu ne mets pas des petits défis, des challenges d’écriture, ça donne un texte un peu plat, un peu tranquille. Je pense qu’il faut se challenger un peu, se donner des objectifs qui semblent intéressants à atteindre. Et donc là, oui, moi, l’objectif « travailler les voix différentes », ça me plaisait beaucoup. J’avais envie de faire ça, de me mettre dans la peau du méchant. Je trouvais ça hyper intéressant de voir le méchant vu de l’intérieur. Ça m’a éclaté à écrire. Je ne m’y attendais pas d’ailleurs, mais je pense que c’est le personnage avec lequel je me suis plus amusée.

Ingrid : [00:46:23] Je trouve que c’est souvent vrai. Pour l’avoir testé aussi et l’avoir entendu chez d’autres. C’est souvent là où on a un peu de challenge, justement, qu’on s’amuse aussi. C’est vraiment un défi à relever. Pour les personnes qui nous écoutent, qui diraient peut-être que c’est très long et que ça prend du temps. Et que quand on a une famille, des enfants, c’est très compliqué. Qu’est-ce que tu aurais à dire pour les encourager quand même et dire que ça vaut le coup ?

Aline : [00:47:14] Mais ça vaut le coup. C’est toutes les émotions que ça procure. Les émotions au moment de l’écriture, cette sorte d’excitation intérieure, quand on trouve une bonne phrase, un bon paragraphe, déjà, ça, c’est précieux. Le cheminement est précieux, comme je le disais tout à l’heure. Vraiment, prendre plaisir dans chaque étape, ne pas viser la publication à tout prix. Non, c’est tout ce qui se passe avant. C’est hyper important. Prendre du plaisir au premier jet, aux corrections. Peaufiner bien son texte. Garder confiance, être persévérant et travailleur, ça, c’est sûr. Je pense. Le plus grand problème, c’est de trouver du temps dans nos vies, très trépidante, active. Se dégager du temps pour essayer d’avancer son texte, c’est peut-être ce qu’il y a de plus compliqué, mais ça vaut le coup. Je pense que pour toutes les émotions que ça procure pendant l’écriture, pendant les corrections et aussi si on a la chance d’être publié. Et après encore. Parce qu’en fait, quand on publie, c’est le début d’une nouvelle aventure. C’est le début des salons. Moi, j’adore aller en salon. Le contact avec les lecteurs, c’est génial. Parler aux lecteurs quand on est en dédicaces, c’est vraiment très précieux. Ça procure des émotions qui font vibrer, forcément. Donc, toute cette belle énergie, c’est sûr que ça donne envie. On les vit au fur et à mesure. Faut pas mettre non plus la charrue avant les bœufs, comme on dit. Mais voilà, ça vaut le coup de vivre tout ça.

Ingrid : [00:49:04] Et tu disais d’ailleurs quand je t’ai rencontrée en salon, que toi, ce qui marchait bien, c’était quand il y avait une mère et sa fille, justement, qui venaient te voir ?

Aline : [00:49:19] Oui, très souvent. De par le thème du premier tome, quand j’ai une mère et sa fille ado et que je pitche mon roman, je pense que deux fois sur 3, elles repartent avec le roman parce que l’une ou l’autre est sensible à ce que je dis. Et puis, la mère peut le lire, la fille peut le lire. Le livre peut tourner dans la famille. J’ai un lectorat très large. Ça va de l’ado à l’adulte qui aime la fantasy et même même des grands-parents. J’ai dédicacé pour une grand mère qui s’appelait Micheline quand même. Un lectorat large !

Ingrid : [00:50:01] C’est fou d’avoir parcouru avec toi pendant cet épisode, depuis le tout début, le premier déclic jusqu’aux salons. Et on voit tout le chemin que tu as parcouru. Certes, c’est un peu long. On aimerait que ce soit plus court et en même temps, est ce que tu ne referais pas exactement la même chose ?

Aline : [00:50:39] Au début des 8 ans, je ne savais pas que ça allait faire 8 ans, donc vaut mieux ne pas savoir. Il vaut mieux faire les choses au fur et à mesure et rester passionné. Voilà si on a la passion, l’envie d’avancer. Ça se fera au fur et à mesure. Mais c’est sûr qu’on peut toujours avoir l’impression d’être en bas d’une montagne à gravir et pousser son rocher en haut de la montagne. Et c’est difficile, mais ça se fait quand même, étape par étape et sans se décourager. Il faut toujours y croire. Moi, je me suis toujours dit : mais si moi, j’y crois pas, mais qui va y croire pour moi ? Donc, à partir de là, c’était simple, je fonce. Je suis un peu longue au démarrage, mais après je fonce, je suis un peu dans mon truc à fond jusqu’au bout.

Ingrid : [00:51:49] En tous cas, je trouve que c’est hyper inspirant et et ça donne beaucoup de confiance de t’écouter dire ça, et je voulais aussi repréciser au cas ou pour les oreilles de nos auditeurs : on a dit huit ans mais c’était une trilogie quand même.

Aline : [00:52:13] Une trilogie et en plus, des « mammouths » littéraires, c’est-à-dire qu’ils sont un peu épais mes livres, ils sont assez longs, environ 900 000 signes.

Ingrid : [00:52:29] Voilà, on ne peut pas vous influencer, mais c’est quand même pour replacer dans le contexte et dire qu’il y avait quand même un sacré paquet de pages écrites pendant le processus. Au niveau de ton actualité littéraire., comment ça se passe pour toi ?

Aline : [00:52:59] Eh bien alors, après Forestelle, je me suis sentie vide parce que j’avais tout donné. Donc, après cette grosse trilogie, j’ai mis presque six mois à être à nouveau inspirée grâce à une masterclass d’écriture que j’avais suivie et qui m’avait donné envie d’écrire à nouveau. Et dans un autre genre. En fait, j’ai écrit dans le genre du feel good imaginaire. Donc là, je suis partie sur un autre genre, plus pour adultes d’ailleurs. J’ai développé mon récit, beaucoup plus court, il doit faire 370 000 signes à peu près, presque, un tiers d’un tome de Forestelle ! J’ai fini le premier jet, j’en suis à ma version 3. Il est déjà passé en bêta lecture. Donc là, j’ai fini mes corrections et je vais bientôt l’envoyer aux éditeurs.

Ingrid : [00:54:20] On te souhaite plein de courage. Pour ces envois-là, je suis sûr que tu n’auras pas du tout 53 refus cette fois – ci. Merci beaucoup pour ces conseils qui vont être très précieux pour les jeunes auteurs. Est-ce que tu as un petit mot de la fin ?

Aline : [00:54:47] Je te remercie déjà de m’avoir invitée. Et puis tenez bon la barre, gardez le cap. Tenez bien le gouvernail en main, avancez petit à petit sur vos romans, ça vaut le coup. Toutes les belles émotions que ça vous procure, c’est précieux et il faut les chérir et les cultiver.

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http://www.auloup-editions.fr/mondes-infinis/forestelle-tome-1-cite-verte/

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