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Aujourd’hui, un sujet délicat : écrire une bonne description était un peu ma bête noire à mes débuts. J’ai donc potassé  mes livres préférés et mes cours d’écriture créative pour comprendre comment écrire une description vivante et pas trop ampoulée. Bien sûr, il faut prendre du temps pour écrire, s’entraîner … mais j’ai également des façons simples de progresser à ce sujet ! Voici donc mes 5 conseils d’écriture pour réussir ses descriptions. J’ai également dédié un cours d’écriture complet à comment améliorer son style d’écriture pas à pas et en confiance !

Comment écrire une description vivante et immersive

1. Se servir de ses 5 sens pour écrire une description en 3D

Mon livre favori du point de vue des descriptions est incontestablement Le Ventre de Paris d’Emile Zola, où j’ai été happée par sa façon de décrire les halles. Je vous en présente un extrait avant d’aller plus loin.

« Sur le carreau, les tas déchargés s’étendaient maintenant jusqu’à la chaussée. Entre chaque tas, les maraîchers ménageaient un étroit sentier pour que le monde pût circuler. Tout le large trottoir, couvert d’un bout à l’autre, s’allongeait, avec les bosses sombres des légumes. On ne voyait encore, dans la clarté brusque et tournante des lanternes, que l’épanouissement charnu d’un paquet d’artichauts, les verts délicats des salades, le corail rose des carottes, l’ivoire mat des navets ; et ces éclairs de couleurs intenses filaient le long des tas, avec les lanternes. Le trottoir s’était peuplé ; une foule s’éveillait, allait entre les marchandises, s’arrêtant, causant, appelant.

Une voix forte, au loin, criait :

« Eh ! la chicorée ! » On venait d’ouvrir les grilles du pavillon aux gros légumes ; les revendeuses de ce pavillon, en bonnets blancs, avec un fichu noué sur leur caraco noir, et les jupes relevées par des épingles pour ne pas se salir, faisaient leur provision du jour, chargeaient de leurs achats les grandes hottes des porteurs posées à terre. Du pavillon à la chaussée, le va-et-vient des hottes s’animait, au milieu des têtes cognées, des mots gras, du tapage des voix s’enrouant à discuter un quart d’heure pour un sou. Et Florent s’étonnait du calme des maraîchères, avec leurs madras et leur teint hâlé, dans ce chipotage bavard des
Halles.
Derrière lui, sur le carreau de la rue Rambuteau, on vendait des fruits. Des rangées de bourriches, de paniers bas, s’alignaient, couverts de toile ou de paille ; et une odeur de mirabelles trop mûres trônait. Une voix douce et lente, qu’il entendait depuis longtemps, lui fit tourner la tête. »

Alors c’est sûr, son style est plutôt chargé. En revanche, Emile a l’art de nous plonger dans son univers par les 5 sens. L’odeur des mirabelles trop mûres, la voix qui crie, les couleurs des légumes … On est entièrement plongé dans l’univers ! Les auteur.e.s débutant.e.s (j’en ai fait partie !) se contentent souvent de l’aspect visuel. Or les odeurs, voire les goûts, les bruits … vous aideront à construire des descriptions solides !

Odeurs, goûts, températures … mobilisez tous vos sens !

2. Attirer l’attention sur les détails

Un autre point important dans l’extrait de Zola : les détails. En effet, il ne se contente pas de dire que les marchands sont en train d’étaler leurs fruits et légumes sur le trottoir. Il donne des exemples, attire notre attention sur ce cageot de navets, sur cette voix qui crie « La chicorée ! », sur l’odeur de mirabelles. Au début de mon premier jet, mes descriptions étaient si générales que c’en était comique. « Le poste de pilotage était une pièce ovale avec une baie vitrée… ». Fort bien, mais lorsque j’ai rajouté le sextant cuivré qui pend au-dessus de la pilote, l’odeur des ordinateurs, la tasse de café qui traîne … j’ai vraiment eu l’impression de lancer mon hameçon pour amener le lecteur dans mon histoire !

3. Utiliser les contrastes

Parmi les conseils pour écrire un roman les plus sous-cotés, il y a les contrastes ! Alors, qu’entends-je par là ?
Quand j’ai commencé à écrire mon premier roman, je voulais décrire une ville, que j’imaginais comme Balamb dans Final Fantasy VIII (pour les connaisseurs !) : toute blanche, un peu comme en Grèce, au bord de la mer, calme, ensoleillée, avec de jolies petites maisons … Vous êtes transportés au bord de la Méditerranée ?
Mais si je vous dis maintenant :

« Le soleil cognait sur le pavé de la ruelle, réverbéré par les murs blancs des maisons. Lucie plissa les yeux. Les cris des mouettes se mêlaient au bruit des vagues et au bavardage des touristes. Un camion grisâtre garé sur le trottoir répandait une odeur de friture et d’essence et la jeune fille se boucha le nez pour le contourner. »

Décrire un paysage idyllique, idéal … pourra paraître un peu plat, monotone. En revanche, si vous insistez un peu sur un détail un peu sale ou rouillé, vous créerez un contraste, qui renforcera le côté idyllique du paysage.
Même chose si la scène que vous décrivez est absolument sombre, sale, horrible … ajoutez un peu de couleur, une personne avec un beau visage, des plantes … qui renforcera votre description bien glauque.

4. Se croire au cinéma

J’ai convoqué pour l’occasion un de mes livres préférés, Les Royaumes du Nord de Philip Pullman. Attention : c’est parti !

« A l’est, en longeant l’immense cours du fleuve Isis, encombré de péniches transportant des briques, de bateaux chargés d’asphalte et de tankers remplis de maïs, qui avancent lentement, au-delà de Henley et Maidenhead, en direction de Teddington, là où s’enfoncent les eaux de l’Océan Allemand, et plus loin encore : à Mortlake, au-delà de la maison du grand magicien, le Dr Dree, au-delà de Falkeshall, où s’étendent les jardins d’agrément, illuminés de fontaines et d’étendards dans la journée, de lampions et de lanternes la nuit ; au-delà de White Hall Palace, où le Roi réunit chaque semaine son Conseil d’État ; au-delà de la Shot Tower, qui déverse en permanence son crachin de plomb fondu dans des cuves d’eau boueuse ; encore plus loin, là où le fleuve, large et sale à cet endroit, décrit une longue courbe vers le sud…

Là se trouvent Limehouse, et l’enfant qui va disparaître. »

Je ne sais pas vous, mais moi, cet extrait me décolle de mon siège et me fait voyager instantanément !

Tout y est, les 5 sens, le contraste entre le palace du roi et la saleté du fleuve … mais avec un petit plus : l’auteur imite un « traveling », qui est une technique de cinéma où la caméra suit un personnage (si vous voulez un exemple qui claque, par ici ). L’auteur zoome ensuite sur les détails qu’il a envie de montrer, ce qui donne de la profondeur au texte – la maison du grand magicien notamment.
Si votre narration est en point de vue externe (= elle n’est pas racontée à travers les yeux de votre personnage principal), vous pouvez vous glisser dans la peau d’un metteur en scène. Imaginer votre description comme une scène de cinéma renforcera son dynamisme !

En revanche, si vous relisez l’extrait de Zola au début de l’article, vous verrez que la caméra suit le regard du héros : le trottoir, le pavillon, la rue derrière lui. C’est normal, car la narration est interne : on est dans la tête de Florent à ce moment-là. Cela n’aurait donc pas de sens de décrire un paysage qu’il ne voit pas.

5. Utiliser les bons verbes !

Une des raisons pour lesquelles les descriptions de Zola sont si dynamiques, c’est qu’il ne dit pratiquement jamais « ceci était à côté de cela », « il y avait », etc. Non, il dit « s’aligner », « trôner », « s’étendre », « crier » … Pareil chez Pullman : « avancer », « s’enfoncer », « s’étendre », « déverser » … La description devient une scène d’action !
N’hésitez pas à relever ce genre de verbe dans vos romans préférés pour vous constituer une petite liste de verbes d’action à caser dans vos descriptions pour les rendre plus vivantes !

Et vous, dans quel livre avez-vous trouvé les meilleures descriptions ?

Pour aller plus loin, je vous conseille mon Ebook Opération Relooking : 10 exercices pour améliorer son style d’écriture !

Pour aller plus loin :

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